Cette semaine, j’ai assisté au discours de Monsieur Angel Gurria, Secrétaire Général de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) lors de la Conférence de Montréal. Une rare occasion de voir les leaders du monde échanger sur des questions d’Intérêt international, national et local, ici chez nous à Montréal. Parmi les sujets discutés ce jour là, l’innovation était au cœur de ce discours enflammé de Monsieur Gurria. En l’écoutant, une question m’est venue en tête; réalisons-nous vraiment la valeur de notre expertise? Est-ce que nos clients et prospects le réalisent? Est-ce que l’image que nous avons de nous et la même que l’image que nos clients et prospects perçoivent? Une question délicate.
Monsieur Gurria parlait d’innovation d’une façon fort passionnante. Sans avoir la prétention de résumer son propos, je dirais simplement que l’un de ces messages était que « le salut du développement économique passe par l’innovation » et que « l’innovation est beaucoup plus que la recherche et le développement technique ou technologique, il passe aussi vers la recherche de nouveaux procédés et processus, de nouveaux modèles d’affaire, en un mot, une nouvelle révolution économique». Un discours que bien des gens véhiculent, en particulier les consultants et conseillers d’affaires de toutes sortes. Mais qu’en est de la perception des entreprises? Vos clients? Vos prospects? Est-ce vous êtes perçu comme des agents de changements, d’innovation, dans le but de bâtir la valeur de leur organisation? Êtes-vous perçu comme des instruments nécessaires pour atteindre les objectifs de l’entreprise, ou pire encore, un mal nécessaire obligatoire et règlementaire? Finalement est-ce que vos clients « perçoivent cette valeur », « l’apprécie » et finalement « en profite pour faire croitre leur entreprise »?
Bien sûr, certains diront qu’ils sont confinés dans un rôle restreint dans le mandat qui leur est alloué par le client et me répondront qu’ils n’ont pas le choix. Le défi est de sortir de ce rôle, comme en témoigne l’une des consultantes avec qui je travaille étroitement :
« Je pense que nous sommes des acteurs de changements, mais il faut toujours se le dire, car la réalité du client va toujours nous pousser vers la commodité. Être un vecteur de changement, ce n’est pas toujours évident et ce n’est pas toujours le souhait de l’entreprise. »
Effectivement, ce défi de promouvoir l’innovation dans notre travail est un effort de tous les jours et je crois qu’humblement, qu’il faut effectivement en faire la promotion, non pas pour «monter la note des honoraires » mais pour être un véritable acteur de changement. Pour ce faire, il faut bien sûr être branché sur le rythme des nos entreprises clientes et prospects, une réalité pragmatique, étroitement liée sur leur réalité quotidienne.
Mais la question reste entière; « Est-ce que vous vous considérez comme un agent de changement, ou un opérateur d’un système en marche? » La raison fondamentale pour laquelle je pose la question est que si vous confiné au rôle d’opérateur, vous serez toujours contraint à vous battre sur le terrain de la commodité. Et, nous l’avons vu à plusieurs reprises, si vous vous battez sur ce terrain, inévitablement, vous serez alors confronté à une bataille de prix et de valeur. Alors, le salut est dans la création de l’innovation dont vous êtes les acteurs.
Quoi retenir? Simplement soyez fier de vos solutions et du rôle que vous jouez chez vos clients et prospects, et réalisez y complètement l’impact. Croyez y vous-même du plus profond de vous. Gérez cette valeur au quotidien et assurez-vous d’être toujours à l’affut du moindre signe de commodité.
Finalement, innovez vous-même dans vos approches, dans vos interventions, vos solutions proposées, mais aussi dans vos propres entreprises et firmes, dans vos propres processus internes. Soyez vous-même un modèle d’entreprise innovante, car ne l’oubliez pas, les clients vous regardent autant que vous les regardez. Que vous prôniez l’innovation c’est bon, que vous l’appliquiez chez vous c’est mieux!
PS : Je tiens à remercier mon ami Nicholas Remillard et son équipe de la Conférence de Montréal pour son excellent travail. Une mission bien réussie et à la hauteur de ce que Montréal peut offrir au monde. Bravo! (www.conferencedemontreal.com)